Les dictionnaires poussent comme du chiendent. Le dernier en date a pour particularité d'être à la fois banal et inutile. Il s'appelle
Sauter du coq à l'âne. Petite anthologie des expressions animalières, de Georges-François REY (chez Albin Michel, €10). On voit bien de quoi ça parle. L'auteur vous explique doctement que
être fort comme un boeuf est une expression qui fait référenceà la force du boeuf; qu'
avoir une faim de loup, c'est avoir même appétit que lui; que
muet comme une carpe vient de ce que ce poisson est très silencieux; qu'
être excité comme une puce, c'est ne pas tenir en place, et qu'
un mouton à cinq pattes est plutôt rare. Tout cela montre une admirable audace intellectuelle.
Appeler un chat un chat a sans doute une origine obscène, dit-il à la suite de l'autre REY, Alain. Mais il ne dit pas ce que c'est,
un chat. Il n'appelle même pas un chat un chat. D'ailleurs, pourquoi n'aurait-il pas pu nous expliquer pourquoi le coq chante
cocorico en France et
kikeriki en Allemagne... Ou mieux encore, pourquoi l'on parle de potron minet pour qualifier le tout début d'une matinée (quand on aperçoit le derrière d'un chat qui quitte la ferme), alors que les normands (ou même ma grand-mère maternelle en Haute-Marne) ne comprends que pitron-jaquet (le derrière de l'écureuil qui court chercher l'amourette)... REY est donc un vrai blaireau!